Le 5 avril 2011, Buenos Aires
"Ne pleurez jamais d'avoir perdu votre appareil photo et votre ordinateur, et vos lunettes, et vos cartes bleues, et vos pieces d'identité, et vos permis internationaux...
vos larmes vous empecheraient de voir les étoiles"
...
Nous n'avons pas beaucoup vu d'étoiles ces jours-ci... Notre mésaventure a quelque peu opacifié notre regard. En effet, a peine arrivé a Buenos Aires (14h de vol suivies de 2h de bus), nous nous sommes fait voler nos effets les plus précieux par le plus grand illusionniste de l'Argentine dit coperfildas argentinas. Aussi, sommes nous plus léger...
Nous attendons que la situation s'arrange (enfin, on espère) avant de reprendre la route vers la Patagonie et sa Terre de Feu. Nous avons hâte de nous retrouver en pleine nature, loin de la perversion humaine...
Le 12 avril 2011, Patagonie
Et enfin, l'aventure commence...
Puerto Madryn
18 heures de bus relient Buenos Aires à Purto Madryn. Un long voyage au travers de la pampa pour atteindre cette charmante petite ville balnéaire bénéficiant d'un microclimat.
A l'orée du jour
Les côtes de Madryn. Magnifiques !
Le stop nous amène à faire de jolies rencontres : Jessica et Emanuel. Généreux, ils nous invitent à passer quelques jours chez eux. Nous découvrons l'Argentine auprès de ceux qui y vivent. Génial ! Dans les assiettes : el lomo, le fameux boeuf argentin. Un régal !
Jessica et Emmanuel nous font découvrir La Patagonie...
On va au lac ?
La pampa s'étire à l'infini. La steppe dessine son relief et les lievres en sont les seuls habitants. Nous parcourons 200 km en ce paysage désertique pour atteindre la riviere Chubut et son lac Ameghino. Une journée de pêche nous attend à bord du bateau d'Emmanuel...
Peu d'habitants, donc.
Et comme pour se rassurer, certains font illusion...
Départ...
A bord
Munch et son cri, dans la roche de Patagonie.
Du coucher de soleil au lever de la lune en sa pleine rotondité,
le lac s'obscurcit, et les pêcheurs s'en sont allés...
Un pequeño regalo hecho con las manos...
Buen cumpleaños Emanuel !
Une petite cassolette de langoustine aux couleurs argentines et préparée généreusement par Juan, un ami précieux de nos hôtes. La culture du pays s'exprime aussi dans l'assiette... Me gusta mucho !
Une merveilleurse soirée aux côtés de nos amis argentins, a découvrir la culture du pays, ses expressions et ses paradoxes... Mais aussi la sagesse d'un homme, qui de sa bosse roulée, vous laisse découvrir son regard hainamouré qu'il pose sur le monde.
Une photo magnifique de Juan prise par Jessica.
Son devenir de journaliste-photographe se confirme absolument.
Visite d'une estancia au coeur de la pampa
Une estancia est une grande propriété perdue dans la steppe patagone. Entourrée de larges parcelles de terre, les riches proriétaires argentins élèvent les ovins pour principalement en vendre leur laine. En moyenne, un mouton permet la production de 4 à 5 kg de laine par an, à 12 dollars le kg. L'estancia Los Pinos, que nous visitons, compte 16 000 hectares de terres et 5000 bêtes, ce qui permet un chiffre d'affaire annuel de 300 000 dollars ! Plutôt lucratif le mouton !!! Précieusement gardée, il est très difficile d'approcher une estancia pour les touristes que nous sommes. Les coups de fusil ne sont pas loin. Mais puisqu'Emanuel montre patte blanche, nous pouvons fouler le sol de cette estancia et découvrir les lieux riches en objets typiques.
Lorenzo, el cuidador de la estancia, c'est-à-dire le gardien.
Punta Ninfas
Punta Ninfas vient refermer le Golfe Nuevo, on peut y apercevoir la côte sud de la Péninsule Valdès. Méconnu des touristes, la plage est accessible par un étroit chemin au travers de la falaise, certains pans ne sont d'ailleurs franchissables qu'en mode "rappel". Les éléphants de mer y séjournent quelques mois avant de repartir en mer pour leurs longues traversées solitaires.
Les éléphants de mer mâles peuvent mesurer jusqu'à 6 mètres et peser 3 tonnes. En cette période de reproduction, les femelles ont pour principale occupation de surveiller leurs petits qui risquent de se voir étouffés par leurs pères. Ces derniers, aveuglés de leur écrasante masculinité pourraient de leur graisse tombante prendre la vie de leurs derniers nés. Et quel nez ! Une péninsule !!!
Les mâles surveillent leur harem jalousement. Ils peuvent posséder jusqu'à 40 femelles ! Aussi, de violents combats les opposent. Car gonflés de leur testorénone, que leur appendice nasale vient symboliser, il s'agit d'être le plus fort. Les rugissements alors poussés sont impressionnants.
Punta Loma
Seuls les lamas parcourent ce chemin... Et pourtant, on a le pouce efficace ! La seule voiture que nous croiserons fut la bonne. Punta Loma nous voilà !!!
Punta Loma est une petite crique où viennent se lover les lions de mer avant de reprendre leurs périgrinations maritimes.
Les lions de mer
La Péninsule Valdes
Nous parcourons une centaine de km en bus depuis Puerto Madryn pour atteindre Pyramides, le seul village de la Péninsule. Arrivés à la tombée de la nuit, nous installons notre campement dans les dunes de sables qui bordent la plage.
Puerto Pyramides est un petit village niché dans la roche. Quelques habitants, et tous au bar du coin quand la nuit vient à tomber. Nous les rencontrerons autour d'une bière locale, donc ! L'un d'entre eux, Alberto, nous fera découvrir son modeste chez lui pour nous conter sa passion de la mer...
Nous profitons de ce lieu magique, où le ciel se pare de milles couleurs. Il n'y a aucun bruit, si ce n'est celui des vagues que la marée vient onduler. Le temps perd ici de sa substance. La Patagonie nous invite à penser notre humaine condition...
Puis, quand le jour vient à se lever, une nouvelle aventure va commencer. Il nous faut parcourir encore 100 km pour atteindre Punta Norte. Un trek eut été possible, si nous avions pu bivouaquer au gré de notre avancement. Mais cette presqu'île de la région du Chubut étant classée au Patrimoine de l'Unesco, il est formellement interdit de camper. C'est donc en stop que nous nous y rendrons. Les locaux se rient un peu de nous car les routes sont désertiques ! Mais nous sommes motivés, et l'aller-retour à été réalisé avec succès le pouce levé !!
Punta Norte à marée basse
Les lions de mer
Le Tatu. Un animal resté préhistorique, mais qui s'est habitué à l'homme.
Le renard Gris
Le guanaco
Et des orques, majestueux...
Ils viennent se jeter sur la plage pour croquer les jeunes phoques esseulés. Punta Norte de la Peninsule Valdes est le seul endroit au monde où les orques ont ce comportement. Ils éduquent ainsi les jeunes orques à chasser. Nous avons eu de la chance d'assister à ce triste spectacle bien que naturel , qui ne se produit que rarement.
Le 3 mai 2011, La Terre de Feu
Nous quittons Puerto Madryn non sans difficulté. Car de notre rencontre avec nos hôtes argentins, une relation d'amitié s'est tissée. Et cet au revoir restera un "Hasta siempre". Nous avons passé quinze jours formidables à leurs côtés, découvrant l'Argentine au plus près. Aussi, nous les remercions ici chaleureusement pour leur générosité et leur hospitalité. Nous avons pu également durant ce temps réparer nos mésaventures premières.
Un recuerdo. Gracias Jess y Emanuel.
Hasta siempre.
Mais l'aventure continue. Nous quittons donc Puerto Madryn pour rejoindre Rio Gallegos, aux portes de la Terre de feu. Les distances étant très importantes, c'est 14 h de bus !!! Nous y passons une nuit pour reprendre la route dès le lendemain, et en stop cette fois-ci. 700 km nous attendent encore avant d'atteindre la mythique Ushuaïa.
Pari réussi ! C'est à bord de camions routiers que nous arrivons à Rio Grande, la capitale de la province de la Terre de feu. Après une heure d'attente en plein vent glacial, un premier camion nous embarque jusqu'à la frontière chilienne. Eduardo, nous laisse découvrir amicalement sa cabine de vie solitaire. Son camion étant, au fil des ans, devenu sa petite maison. Et c'est en chantant du disco et en buvant du maté que nous parcourons les 80 km qui nous sépare du Chili. Une fois les formalités administratives remplies, une nouvelle mission nous attend : trouver un autre co-voiturage !!! C'est un nouveau camion qui accepte de nous transporter jusqu'à Rio Grande. 7 heures de routes en perspective dont 5 heures de pistes et une traversée en bateau ! Mais malheureusement nous avons trouvé le deuxième passage frontière fermé et pas d'hôtel à l'horizon... Evidemment nous laissons Christian dans sa cabine pour passer la nuit et partons affronter la neige pour trouver un lieu où dormir. Les quelques maisons habitées ne peuvent nous accueillir. C'est un refuge, tenu par Pablo un jeune secouriste et pompier volontaire, qui nous ouvrira ses portes. Suerte !!! Une belle rencontre encore, nous passerons une bonne partie de la nuit à discuter...
La traversée...
...Au soleil couchant
Rio Gallegos - Rio Grande : 459 km
Rio Grande - Ushuaïa : 210 km
En stop !
Le 7 mai 2011, Ushuaïa
Nous arrivons à Ushuaïa en 2 étapes. Une première voiture nous dépose à Tolhuin, un petit village perdu au milieu de nulle part. Puis une seconde, nous embarque rapidement pour nous conduire en cette mythique destination. Le stop est une manière de voyager que nous affectionnons particulièrement car il permait de partager des moments de vie avec les locaux. Des instants précieux...
La route est longue et sinueuse. Le ciel est bas et la neige a recouvert la voie. Les arbres qui bordent la route donne une impression d'infini. Ushuaïa se trouve à la fin du monde, nous en éprouvons véritablement ses contours... Cette ville mythique se fait désirer !
La baie d'Ushuaïa
Le port
La baie, en son autre côté
Où les bateaux viennent se reposer, aux pieds des sommets poudrés
Quand d'autres, échoués, habillent à jamais le paysage de cette baie.
Une ville en couleur
A l'intérieur de la ville, de nombreuses fresques colorent les murs. Ushuaïa se décline en différentes tonalités pour conter sa légende.
Ascension du glacier Martial
De son manteau blanc, le glacier martial surplombe la ville d'Ushuaïa. Il flirte avec le ciel à une altitude de 1529m. Son ascension n'est pas aisée en cette période automnale car les crevasses sont recouvertes des premières neiges masquant leur dangerosité.
Nous gravirons son important dénivelé en 2 étapes. Pour notre première expédition en solitaire, nous avons été contraint de renoncer à aller jusqu'à son sommet en raison de la tempête de neige qui venait complètement opacifier notre regard. Le temps est très capriceux en ces terres les plus australes du monde. Il faut faire preuve de patience pour espérer apprécier cette richesse naturelle tant désirée. La seconde fois fut la bonne. Accompagnés de quelques compagnons de route, nous atteindrons ses hauteurs vertigineuses, nous laissant découvrir une vue panoramique sur le canal de Beagle et ses nombreuses îles.
Une expédition magnifique !
Ushuaïa, vu du ciel
Parce que l'une des attractions touristiques d'ushuaïa est la navigation sur le canal de Beagle pour découvrir le Phare des Eclaireurs ou les nombreuses îles reccueillant des pinguins et des lions de mer, nous choisissons de faire autrement ! On aime pas les lieux trop touristiques !!! Et puis parce que nous avons trouvé une manière magique de découvrir les mêmes paysages pour quelques pesos de plus, nous embarquons à bord d'un coucou pour survoler Ushuaïa au coeur de la cordillère des Andes.
Le détroit de Magellan
La frontière rocheuse avec le Chili
Le phare Les Eclaireurs
Il prévient des dangers de l'archipel.
Mais le canal de Beagle reste un véritable cimetière à bateaux.
Le canal de Beagle
Le Mont Olivia.
Le plus haut sommet en cette Cordillère des Andes qui se termine.
Une expérience magique !
Des sensations extraordinaires !
Un pilote diplômé pour l'occasion !
L'aventure jusqu'à la fin du monde se termine.
Et 3 Petits Points dans le Monde sont passés par là...
A bientôt, ailleurs
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